Cette sculpture de l’artiste local Thierry Aniès rend hommage à un personnage illustre de l’histoire locale et commémore le Centenaire du premier vol de Clément Ader, dans le parc du château de la famille Pereire. Ce vol du 9 octobre 1890 fut le premier décollage motorisé d’un engin plus lourd que l’air.
Cet ouvrage rend témoignage de l’attachement des Gretzois à leur passé et à l’histoire de l’aviation à travers la figure de Clément Ader.
Originaire de Muret, de parents menuisiers, Clément Ader se découvrit très tôt un certain intérêt pour la mécanique. De cette manière, après avoir terminé ses études primaires à l’école communale de Muret, il devint pensionnaire à l’Institution Saint-Joseph à Toulouse. Il y fut un élève brillant dans la classe de mathématiques et de dessin. Après avoir obtenu son baccalauréat à 16 ans, il entreprit des études d’ingénieur à l’Institut Assiot de Toulouse et fut par la suite embauché comme « ingénieur conducteur de travaux » par l’Administration des Ponts et Chaussées puis par la Compagnie des Chemins de fer du Midi. Il restera à la Compagnie jusqu’en 1876. La même année, il gagne Paris et travaille sur des projets autour de l’électricité. En 1882, il achète, à Paris, un petit hôtel après avoir épousé Mademoiselle Castex. Il acheta à Muret la propriété de Labourdette et peu de temps après il devint propriétaire du château de Ribonnet (datant du XIII° siècle). A partir de 1906, il se retire dans ses terres natales. Il meurt le 3 mai 1925 à la suite d’une opération chirurgicale.
Clément Ader fut un homme de science dont l’esprit s’est illustré à travers de nombreux travaux et brevets sources de plusieurs distinctions et honneurs. A tout juste 40 ans, il reçoit de l’Académie des Sciences le prix Vaillant. L’année suivante, il est décoré de la Légion d’Honneur pour ses travaux sur le téléphone. En 1911, Clément Ader est fait Officier de la Légion d’Honneur pour ses travaux aéronautiques. En 1922, il obtient le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Clément Ader jouit d’une renommée internationale pour ses faits scientifiques notamment dans le domaine de l’aéronautique. Sa vie aura été au service de la découverte et de la maîtrise des airs, fidèle à ses maximes : « Avion. Patrie. Humanité » et « Sera maître du monde qui sera maître de l’air ».
Mais le nom de Clément Ader est étroitement lié à l’histoire de l’aviation à Gretz notamment pour l’expérience scientifique et technique du 9 octobre 1890. Ce jour-là, notre ingénieur inventeur s’est élancé sur une piste d’environ 200 mètres, créée pour l’occasion dans le domaine de la famille Pereire, à bord de son appareil volant. Il entrera dans l’histoire avec l’Eole en réalisant le premier décollage d’un engin motorisé sur une distance de 50 mètres et une hauteur de quelques centimètres du sol. Pour l’époque c’est une véritable révolution. L’expérience innovante menée par Clément Ader dans le parc de la famille Pereire reste longtemps secrète et absente des livres d’histoire pour la simple raison qu’elle était classée secret défense. Les puissances européennes concourraient à une course folle de la première dotée d’une flotte aérienne. Un véritable progrès technique pour la société mais aussi pour la guerre.
Voici un extrait du récit du premier vol de l’Eole dans Vie au Grand Air (1921) de Clément Ader : « Je confesse que mon cœur battait à tout rompre ; de ce que j’allais faire dépendait la question de savoir si oui ou non l’homme monté sur une machine pouvait voler ? Je m’avançai à vive allure ; les soubresauts des roues sur le sol cessèrent presque aussitôt ; et pendant quelques secondes je me trouvai suspendu dans une sorte d’aise indéfinissable ; mais la fin de la piste était tout près et n’en permit pas davantage ; j’arrêtai de suite le moteur et l’Eole reprit le contact avec le sol, 50 mètres plus loin. (…) Ce petit événement eut lieu le 9 octobre 1890 ».