La Médiathèque

77 Rue de Paris

En poussant le portail du 77 rue de Paris, le visiteur pourra découvrir un bâtiment au charme tout à fait inattendu en plein cœur de la ville, niché au cœur d’un jardin fleuri. Dernière création de la Ville à l’aube de 2020, la Médiathèque s’est installée dans son écrin d’histoire et de modernité afin d’accueillir le public de manière plus adéquate qu’autrefois.

Ancienne propriété privée et familiale construite au XIX° siècle, le Petit Château ou Villa des Troënes marque depuis longtemps le paysage patrimonial urbain de la ville de Gretz-Armainvilliers. Située rue de Paris, artère principale de la ville, elle constitue avec plusieurs édifices voisins une série de maisons de style caractéristiques de la bourgeoisie de province. Cette grande demeure a été considérablement restaurée et réhabilitée à partir de 2015 au bénéfice de la collectivité afin de créer un nouveau lieu culturel.

Propriété de la Ville de Gretz-Armainvilliers depuis 2011, cette imposante bâtisse illustre le goût architectural du bourgeois du XIX° siècle. En effet, bien souvent, la façade d’un immeuble ou d’un hôtel est un moyen assez commun d’afficher sa réussite sociale. Habillée de pierre de taille et de brique, cette façade correspond au style en vogue vers la fin du XIX° siècle : le style Haussmann que l’on retrouve aujourd’hui à travers les rues de Paris et des grandes villes françaises.

Le visiteur pourra noter une originalité : seule la façade est habillée de brique et de pierre de taille. Déjà avant sa restauration, le bâtiment disposait de deux visages. Un à l’avant, côté rue, que les promeneurs observaient, et un second, côté jardin, privatif et invisible au regard de la rue. La façade avant constitue donc la partie la plus importante de l’architecture globale du bâtiment.

Le XVIII° siècle habillait ses murs et ses fenêtres de motifs issus notamment de l’imaginaire lié aux découvertes et aux fouilles de Pompéi et Herculanum ; à la base du style caractéristique de la fin de l’Ancien Régime : le Classicisme architectural.

En opposition au siècle précédent, le XIX° siècle convient d’un retour à la brique grâce à l’industrialisation de cette matière de construction dans l’Est de la France. Contrairement à l’Ancien Régime dont l’architecture marquée par la pierre pour l’usage aristocratique et la brique pour les écuries ou les bâtiments d’usage vulgaire, le règne de Napoléon III, notamment, aime se rappeler le temps des Valois enchanté par les motifs de briques. Le renouveau de la brique ouvre le champ des possible en matière de décoration des façades. L’immeuble du XIX° siècle devient une véritable vitrine de ses habitants. La demeure bourgeoise du 77 rue de Paris n’échappe en rien à cette nouvelle tradition architecturale.

Placé au centre de la cour de la médiathèque, le visiteur aura le plaisir de pouvoir observer les moindres recoins de cette façade bicolore. Face au portail, une entrée d’honneur richement décorée, encadrée par deux colonnes, qui rappellent les colonnes corinthiennes des temples grecs, et surmontée d’un médaillon. Cette entrée, habillée de pierre blanche représentative de l’architecture des rez-de-chaussée des immeubles bourgeois parisiens, est dominée par une séduisante marquise faite de verre et de métal, deux matériaux très au goût du jour en cette fin de siècle.

La marquise est un marqueur architectural du Second Empire sous l’impulsion et l’utilisation du métal dans les constructions monumentales telles que la Tour Eiffel et le Grand Palais. Outil emblématique d’un siècle d’industrialisation et véritable œuvre d’art, la marquise ou auvent est bien souvent un ouvrage de métallurgie intéressant à observer notamment ses pieds. En effet, les deux pieds de l’auvent sont toujours des éléments très travaillés par les artisans et permettent de mettre en avant une entrée et surtout un travail qui se rapproche de l’orfèvrerie.

La double porte qui occupait autrefois l’emplacement de la porte vitrée actuelle n’existe malheureusement plus. En bois, ses vitres étaient protégées par des grilles en métal ouvragées permettant d’habiller le bois brut des portes et de sécuriser les fenêtres.

Le visiteur pourra faire la distinction entre les trois niveaux que composent la maison. Dont une partie à droite qui semble avoir été rajoutée ultérieurement, comme pour agrandir une propriété déjà généreusement accueillante. On distingue un rez-de-chaussée, blanc, avec de la pierre de taille et peu de décors, en dehors de l’entrée. Un premier étage, en brique, ouvert par de grandes baies encadrées par de la pierre blanche. Les combles s’ouvrent, côté rue, par deux œil de bœuf et une fenêtre principale au centre, pour achever la symétrie de cette partie de la façade.

La partie de droite de la villa est difficile à cerner. On ne sait pas véritablement si elle fait partie intégrante de la maison depuis le départ ou s’il s’agit d’un ajout ultérieur. En effet, comme chacun peut l’observer, le rez-de-chaussée de cette aile est en brique et se caractérise par une avancée avec un balcon indiquant la présence d’un grand salon. Au premier étage, une grande porte vitrée, et encadrée de pierre blanche sur fond de brique, ouvre sur une petite terrasse et son châssis en fer. Un dernier étage surmonte le tout et donne à l’ensemble une allure de tour de château.

Depuis 2015, date à laquelle les travaux d’aménagements et de construction ont débuté, l’environnement de la demeure s’est métamorphosé. En effet, la destruction des dépendances permet de disposer d’une étendue verte et d’agrandir d’une certaine manière la cour d’entrée de la médiathèque. L’aménagement de la cour est à souligner, il permet un accès direct à l’entrée de la médiathèque aux personnes à mobilité réduite et aux fauteuils roulants. En suivant le chemin piéton, le visiteur aura sans doute l’impression d’être écrasé par la pierre et la brique de l’imposante demeure. Cette sensation particulière que les amoureux du patrimoine peuvent ressentir pour la vieille pierre ne s’effondre pas à l’arrivée de l’entrée de la nouvelle médiathèque.

Autrement attirante et d’un autre style architectural, l’extension, qui abrite la salle de lecture et une salle réservée à l’accueil des groupes, constitue un élément brut et minimaliste qui semble se marier à merveille avec la pierre de taille et la brique du XIX° siècle. Savoureux mélange de bois, de verre et de béton, cet espace est un prolongement de la médiathèque et offre au public un vaste espace de lecture et de consultation. Ouvert côté cour par une longue baie vitrée camouflée par des panneaux de bois, la salle de lecture dispose d’une lumière naturelle très agréable. Si le visiteur a la possibilité de rentrer à l’intérieur, il découvrira avec plaisir l’atmosphère reposante et les matériaux bruts et doux propices à la détente et à la lecture. Un élément architectural original habille le centre de cet espace : une cabane. Espace réservé aux enfants, cette petite cabane aux couleurs chatoyantes constitue une partie de l’identité forte de la médiathèque de Gretz-Armainvilliers. En osant aller jusqu’au fond de la salle de lecture, le visiteur trouvera un vaste espace habillé de fauteuil et d’un arc permettant au public se profiter de la vue panoramique sur le jardin et le parc situé à l’arrière de l’ancienne demeure familiale.

Si le visiteur souhaite découvrir les beaux décors caractéristiques des demeures bourgeoises d’autrefois, il n’y en a plus. En effet, afin d’accueillir le public dans de bonne condition, la demeure historique a dû être entièrement restaurée et réaménagée. De cette manière, les espaces accessibles au public ne disposent d’aucunes traces du passé historique, patrimonial ou familial de cette habitation bourgeoise.

Néanmoins, à l’arrière du bâtiment, le visiteur aura le loisir de se prélasser dans un cadre verdoyant et naturel en plein cœur de la ville avec notamment un jardin privatif réservé aux lecteurs et plus loin un parc pour les enfants. Le public aura la possibilité de découvrir une serre volontairement conservée dans son cadre d’origine. Cet ensemble naturel a été aménagé au début de l’année 2020 afin de permettre aux habitants, entre autres, de profiter d’un espace vert au cœur de la ville en plus de l’Arboretum.