Bâtiment incontournable du patrimoine urbain, l’école communale était au cœur de la vie du village. Le plus souvent construite sur la place principale, l’école était un lieu d’éducation mais aussi le lieu commun de la République et de la citoyenneté. En effet, pendant longtemps, l’école et la mairie ont occupé le même espace. Jusqu’en 1927, date de l’inauguration de l’hôtel de ville, la mairie demeurait place de l’église.
Assez caractéristique de l’architecture du XIX° siècle, l’ensemble du groupe scolaire Leclerc forme encore aujourd’hui un ensemble homogène.
Avec désormais une dizaine de classes, l’école Leclerc accueille de nombreux élèves. A l’époque des cartes postales anciennes, au début du XX° siècle, l’école communale ne comptait que trois classes et deux préaux à l’extérieur en cas de pluie pendant la récréation. Dorénavant, le bâtiment historique accueille uniquement les classes de primaires. Les maternelles sont regroupées dans un bâtiment plus contemporain. Tout l'intérêt patrimonial repose donc sur l'imposant bâtiment principal qui fait face à la place de l'église.
Encore au début du XX° siècle cette place jouait un rôle central dans la sociabilité villageoise et le quotidien des habitants de Gretz mais tout particulièrement pour les élèves de l’école communale. En effet, à défaut d’avoir une vraie cour de récréation, les enfants de l’école envahissaient la place de l’église qui servait alors d'espace récréatif. Aménagée en même temps que la construction de l’école communale, en 1859, la place de l’église constituait un vaste espace encadré par des rangées de tilleuls dont quelques-uns subsistent encore de nos jours.
Face au(x) visiteur(s), l’école communale se subdivise en plusieurs parties. A gauche, l’école des filles, prolongée par la salle d’asile réservée à l’accueil des plus petits, l’ancêtre de la maternelle. A droite l’école des garçons. En effet, jusqu’à l’aube des années 1960, la mixité dans la sphère scolaire n’était pas de mise en France. L’observateur pourra remarquer que sur les cartes postales anciennes, un mur sépare les deux sexes au sein même de l’école. Le logement de l’instituteur constituait une énième barrière de séparation entre filles et garçons. L’instituteur travaillait et habitait dans l’école. Son logement se trouvait dans le même bâtiment que les salles de classe. Il possédait néanmoins une basse-cour, une buanderie et un potager à l’arrière de son logement. Figure autoritaire et respectée, l’instituteur était un personnage important de la vie du village. Il assurait le plus souvent la classe de tous les niveaux.
Sous l’Ancien Régime, l’éducation des enfants était assurée, dans les écoles, par un personnel de religieux. En plus de leur mission ecclésiastique, certains clercs assumaient une fonction d’instituteur. Avant la construction de l’école telle que nous la connaissons désormais, la classe était assurée dans un local à proximité de l’église. L'école consistait simplement en un petit bâtiment avec une seule pièce en bas et une autre au premier étage. Jusqu’en 1792, la classe se tenait en réalité dans les dépendances de la fabrique qui n’étaient séparées de l’église que par le passage dit assage des Bornes, passage piéton qui existe encore aujourd’hui. Lors de la Révolution française, en 1792, l’école, en réalité un ancien presbythère, propriété de l’Eglise, devint propriété nationale et mise à disposition de la commune. Les bâtiments furent vendus quelques mois après. Néanmoins, les différents propriétaires continuèrent de louer à la Municipalité une grande pièce au rez-de-chaussée qui servit de salle de classe jusqu'en 1857.
C'est sous l'impulsion d'une expropriation publique de 1857 que la Municipalité de l'époque décidé l'installation de l'école à proximité de la mairie. A l'issue des différents aménagements nécessaires pour l'accueil des écoliers, on scella dans la façade une plaque en fonte avec l'inscription suivante : "L'école communale de Gretz a été bâtie en l'an 1859 sous l'administration de M. Louvet et la direction de MM. Lussy et Chelli, architectes, à l'aide des ressources extraordinaires créées par le Conseil municipal et les plus imposés au rôle de la contribution foncière et aussi avec la noble et généreuse coopération de M. Topin, desservant de cette paroisse.
Toujours protégée derrière ses grandes grilles, l’école communale historique a peu changé depuis la fin du XIX° siècle finalement. On distingue cependant sur les anciennes cartes postales quelques éléments qui ont aujourd’hui disparus, comme les cheminées et les évacuations des chauffages au poêle caractéristiques du système de chauffage des salles de classe d'antan. On s’intéresse ici tout particulièrement à cette horloge surmontée d’une cloche que l’on distingue facilement sur les cartes postales et que l’on peut toujours observer aujourd’hui. Autrefois, cette cloche rythmait la vie quotidienne des écoliers ainsi que l’activité du centre-ville.